Redoutée dans les établissements de santé, les maisons de retraite et les crèches, la gale est souvent peu connue et donc difficilement identifiable par le personnel. Pourtant, il est impératif de connaître les symptômes pour agir avant qu’elle ne se transforme en épidémie. Voici les mesures de prévention à appliquer et les meilleures solutions de traitement du linge contre la gale.
La gale est une affection cutanée sans gravité mais extrêmement contagieuse. Il est donc impératif de mettre en place des règles d’hygiène et de sécurité sanitaire strictes lorsque des cas sont déclarés pour limiter les risques d’épidémie. Le plus souvent bénigne, la gale ne guérit pas spontanément : un traitement est donc nécessaire.
La gale est une ectoparasitose : elle est due à un parasite externe, le Sarcoptes scabiei, variante hominis. Cet acarien vit exclusivement dans l’épiderme humain. Il ne peut survivre que 1 à 4 jours dans le milieu extérieur selon la température ambiante et l’humidité. Ce sarcopte est impossible à détecter à l’œil nu : il mesure environ 0,35 mm de long.
A retenir : Plus la température ambiante est basse et le taux d'humidité élevé, plus l'acarien survit longtemps lorsqu’il n’est plus sur son hôte. |
La femelle adulte creuse des sillons dans l’épiderme (la couche cornée) pour y pondre 2 à 3 œufs par jour pendant 2 mois. Quatre jours après la ponte, les œufs éclosent et deviennent adultes entre 10 et 20 jours. A leur tour, ils creusent des sillons. La population peut être multipliée par 17 pendant les 2 mois de ponte.
Bon à savoir : Contrairement aux idées reçues, la gale n’est pas due à manque d’hygiène. Elle peut toucher tous les milieux sociaux, tous les âges, quel que soit le sexe des individus. |
La période d’incubation de la gale est d’un mois environ avant l’apparition des premiers symptômes. Mais elle peut être plus courte en fonction de l’importance de l’infestation, c’est-à-dire du nombre de sarcoptes présents sous la peau.
Les principales manifestations cliniques de la gale sont :
Le saviez-vous ? Se gratter est un moyen de défense efficace : cela permet d'éliminer une grande partie des sarcoptes. Au contraire, l’absence de grattage favorise la multiplication des acariens. |
La localisation et les symptômes diffèrent en fonction du type de gale :
La gale peut se transmettre de différentes manières :
Plusieurs facteurs aggravants favorisent la propagation d’une épidémie de gale :
En milieu collectif, la dissémination du parasite peut se faire très rapidement si aucune mesure de précaution n’est prise pour endiguer l'épidémie de gale.
Dès qu’un cas de gale est détecté, il faut obligatoirement mettre en place des mesures préventives pour limiter les risques de propagation :
Le saviez-vous ? On parle d’épidémie si 2 cas de gale sont diagnostiqués dans un établissement (de santé, maison de retraite, crèche…). |
Pour limiter les risques d’épidémie, il est impératif de procéder au traitement du linge contre la gale !
En effet, les mesures d’hygiène et les traitements contre la gale ne doivent pas être appliqués uniquement sur les malades ou les professionnels qui les côtoient. Le mode de contamination le plus fréquent reste le contact cutané direct d’un sujet parasité à une personne saine. Mais la transmission indirecte par l’intermédiaire des textiles (vêtements, linge, serviettes…) ne doit pas être oubliée : c’est l’un des éléments déterminants pour vaincre la contamination.
En cas de gale, avoir mis en place préalablement la méthode RABC permet de maîtriser rapidement l’épidémie et de revenir au plus vite à une hygiène du linge irréprochable.
D’une manière générale, la mise en place au quotidien d’un protocole d’hygiène en EHPAD ou maison de retraite est salutaire pour limiter la propagation de toute épidémie.
Bon à savoir : Les textiles à traiter en cas d’épidémie de gale ne doivent pas se limiter aux vêtements, serviettes de table, draps, taies d’oreiller, housses de couette, couvertures, chaussons, chaussettes, gants, doudous… Si des lésions ont été identifiées dans le cuir chevelu, n'oubliez pas de procéder au traitement des bonnets, chapeaux, foulards, écharpes… |
Au-delà d’une certaine température (55°C), les sarcoptes ne survivent pas. L’une des solutions pour éradiquer ces acariens est de laver le linge à une température d’au moins 60°C.
Le mieux est d’être équipé de lave-linge professionnels de type aseptique :
Grâce à ces machines de hautes performances, le traitement du linge contre la gale est efficace. D’ailleurs, elles sont indispensables dans tous les établissements de santé ou maisons de retraite même sans épidémie de gale ! Leur utilisation au quotidien est un bon moyen préventif pour limiter tous les risques infectieux favorisés par la vie en collectivité.
Le saviez-vous ? Tout comme pour la gale, le lavage à hautes températures permet d'éliminer la Covid-19. Mais il existe d’autres recommandations. Consultez notre article complémentaire pour savoir comment laver les masques en tissu en milieu professionnel. |
Si le linge ne supporte pas un lavage à 60°C, le traitement consiste à utiliser un produit acaricide (type A-PAR®) :
A mettre en pratique : n’oubliez pas de noter sur le sac la date et l’heure de la désinfection, ainsi que le nom et prénom du patient. |
Sans utilisation d’acaricide, il reste une solution efficace pour éliminer les sarcoptes. Isolez le linge dans un sac fermé hermétiquement, daté et identifié. Cet isolement doit durer 4 jours si c’est une gale commune et 8 jours s’il s’agit d’une gale profuse.
Il est impératif de stocker les textiles dans un lieu dédié pour éviter le risque de les remettre dans le circuit du linge avant la fin de la procédure.
A retenir : la durée du traitement du linge contre la gale dépend du type d’affection identifiée dès son apparition. S’il s’agit d’une gale commune, tout le linge utilisé depuis deux ou trois jours doit être traité. Si c’est une gale profuse ou hyperkératosique, il faudra pratiquer le traitement sur le linge utilisé depuis huit à dix jours. |
Pour éviter la propagation de la gale en collectivité, il est impératif d’établir rapidement le diagnostic, de mettre en place des règles d’hygiène strictes et de traiter non seulement les personnes atteintes mais aussi leur environnement. Se doter de lave-linge professionnels aseptiques (dits aussi lave-linge barrière) permet en outre de prévenir les risques infectieux.